Tel est surpris qui croyait surprendre! [Pv Isleen Anderson et Emmett Cullen]

Le soleil venait de se lever, annonçant un nouveau jour. (Pardon? Du soleil à Forks?) Hé oui, vous avez bien compris. Le soleil. Certes il n'était pas aussi étincelant qu'à Phœnix par exemple, ancienne patrie de Bella Swan.
Il était aux alentours de six heures du matin. Dans deux heures trente, j'allais être seule pour le restant de la journée. Enfin du moins c'est ce que je croyais.

J'étais allongée dans mon lit, les bras de mon mari m'enlaçant. Je le regardais amoureusement. Il se mit à faire de même tout en me souriant. J'aimais tant cet homme. Malheureusement, il allait devoir me quitter bientôt, le devoir l'appelant à l'hôpital. Il caressa tendrement mon visage marmoréen...
Ce fut une heure plus tard que Carlisle se leva pour se préparer et se rendre sur son lieu de travail. Lorsque j'entendis le moteur de la Mercedes marital démarrer, je me décidais à me lever pour me rendre présentable et pouvoir de ce fait m'affairer à mes tâches quotidiennes que m'incombait mon statut de mère et épouse au sein de la famille Cullen.

Alors que je me rendais aux escaliers pour descendre au salon, je fis la rencontre de mon fils Edward dans le couloir. Je lui souris. Il était toujours le premier à se «lever» (façon de parler bien entendu). C'était normal après tout. Il passait ses nuits à regarder sa chère et tendre dormir.

*J'espère que Bella va bien. Tu l'embrasseras de ma part lorsque tu la verras au lycée.*

Edward était rentré chez lui histoire de se changer avant d'aller en cours. Il me suivit jusqu'au rez-de-chaussée après m'avoir affirmé qu'il embrasserait Isabella de ma part.
Je me mis à regarder la végétation au delà des baies vitrées et m'aperçus très rapidement que les nuages gris commençaient à dissimuler le rare soleil de la petite ville de l'état de Washington qu'était Forks. L'astre du jour ne pointait que très rarement le bout de ses rayons sur Forks. Et ce jour là n'était pas propice à son éclatante luminosité. Alice nous aurait prévenue bien avant si cela avait été le cas. Toute la famille aurait de ce fait plié bagages pour quelques jours en «camping», comme aimait à le croire les forksiens.

Petit à petit tous mes enfants surgirent dans le salon et m'embrassèrent un à un. Mon coeur se remplissait de joie. L'embrassade la plus longue se fit avec Emmett. Suite à notre dispute quelque peu houleuse qui avait surgit après que l'histoire de l'équipe de foot soit remise sur le tapis, le plus fort de mes fils avait fuit la maison pendant trois jours consécutifs. Lorsqu'il était revenu au bercail, une discussion avait eu lieu entre lui et moi remettant les choses au clair.
Il était maintenant huit heures du matin. Une dizaine de minutes plus tard, ils se dirigèrent tous vers le garage pour se rendre au lycée. Alors que je les entendais s'éloigner de la maison à grande vitesse, je me mis à soupirer. J'avais beau être habituée à passer mes journées seule, je n'aimais guère être séparée de ma famille. Bon je n'étais pas très loin d'eux et rien ne m'empêchait de faire un tour à l'hôpital pour rendre visite à mon époux.

*Encore une journée comme toutes les autres.* Pensais-je dubitative.

Je pensais cela mais rien ne me le prouvait réellement. Certes l'éternité se ressemblait beaucoup. Surtout pour des vampires tels que moi et les autres Cullens. Une sorte de monotonie, mais que nous accueillions à bras ouvert malgré tout. C'est ce que nous avions cherché après tout non?
C'était plus que certain que pour les vampires nomades, la routine se faisait moins présente.

Un crayon à la main, je dessinais des formes harmonieuses sur un calepin, tout en fredonnant l'air de piano qu'Edward avait réalisé spécialement pour moi. Ce calepin renfermait ma passion de l'aménagement d'une pièce. J'aimais à mes heures perdues, l'ouvrir et laisser mon imagination dessiner ça et là des pièces aux voutes apparentes, des espaces ouverts sur l'extérieur comme l'était mon propre salon. C'était là ma signature à vrai dire. Un style épuré mais sobre tout en harmonie. Je me trouvais donc dans le salon, lorsque j'entendis un bruit de pneus sur le chemin sinueux menant jusqu'à ma demeure. Qui pouvait bien être là aussi vite et de si bonne heure? Je me mis à froncer les sourcils et je me concentrais plus sérieusement sur ce son provenant de l'extérieur. Ces pneus m'étaient inconnus. Ni Mercedes noire, encore moins une Volvo. Ce n'était pas un membre de ma famille. Tous mes sens vampiriques s'éveillèrent, comme pour m'alerter d'un quelconque danger? Je ne pouvais le savoir, pas encore du moins. J'arrêtais là mes activités en cours pour me rendre à la porte d'entrée. Pourquoi précisément à la porte d'entrée? Je ne le savais pas exactement, mais un sentiment ancré en moi m'ordonnait de me trouver à cet endroit.
Pour quelle(s) raison(s) une voiture venait-elle de s'engouffrer dans ma propriété?

J'étais à l'affut du moindre bruit, douteux ou non qui aurait émané du jardin. Je devenais prudente, mon instinct de vampire prenant le dessus sur tout le reste malgré mon désir de rester humaine malgré tout.
Un impact se fit entendre dans la salle de séjour. Mon corps se retourna de lui même sans que je ne lui en donne l'ordre. Je me trouvais dans une position légèrement courbée, signe extérieur de défense ou d'attaque chez un vampire.

*Esmée calme toi, ce n'est qu'un crayon.*

Oui. Le crayon qui m'avait servit quelques instants auparavant pour réaliser mon croquis non achevait, venait de glisser de la table basse pour atterrir sur une des parties du sol non recouverte par le tapis.
Je respirais et reprit une position plus appropriée, époussetant par la même occasion mes vêtements, un geste que j'avais aimé emprunter à l'espèce humaine.

Je m'étais levée tôt.
Pour les gens ordinaires, rien de particulièrement exceptionnel, aprèe tout l'avenir appartient... Quelle connerie !
Moi, j'aimais faire la grasse matinée, n'ouvrir les yeux que longtemps après que le soleil ne soit apparu. Ce n'était pas de la fénéantise, simplement mon côté pratique qui ressortait ! Je n'avais jamais été du matin, aussi je pouvais me forcer à me lever, mais je demeurais inopérationnelle jusqu'à midi. Dans ce cas, il était préférable que je reste au lit, non ?
Enfin, tout cela c'était avant. Avant que je ne deviennes ce que je suis à présent. Les loups descendent des chiens, mais je devais avoir un côté plus fêlin que lupin, étant donné qur tous les jours, désormais, c'était aux aurores que mes yeux s'ouvraient, bien malgré moi croyez-le !
Tant de choses avaient changé, et tant d'autres semblaient continuer à le faire ! Au milieu de tous ces chamboulements, j'étais perdue... Et bien seule ! Certes, il y avait mon travail au lycée, les élèves et mes collègues qui gravitaient autour de moi, mais je me sentais comme une étrangère, et pas parce que je venais d'un autre pays ! J'étais... Etrangère au monde humain.
Bon je dramatisais peut-être un peu, mais je n'inventais pas tout non plus, j'étais désormais irrémédiablement différente.
J'avais tant de questions, et si peu de réponses. Depuis mon altercation avec Seth, je me faisais un devoir d'éviter les quileutes, qui devaient de toute façon me détester. Mais quand une porte se ferme une autre s'ouvre à ce qu'on dit, et pour une fois c'était vrai. La veille, j'avais entendu deux élèves parler du docteur Cullen... Naturellement, ce nom avait piqué ma curiosité, et je n'avais pu m'empêcher d'écouter. Le docteur officiait dans l'hôpital de la ville, et les élèves commentaient ce qui était visiblement un retour en ville.
Il ne pouvvait s'agir d'une coïncidence pas plus qu'il ne pouvait s'agir d'un médecin éponyme à celui que j'avais vu à Seattle, j'en étais certaine ! Au gré de la pause déjeuner et d'une conversation à la dérobée avec une de mes collègues, j'avais appris tout ce qu'il y avait à savoir, et ma décision se prit d'elle-même : j'allais rendre une visite à ce cher docteur.
Vous trouverez certainement cela stupide, après tout je savais que l'homme n'en était pas un, mais qu'il était un vampire. Je tentais ma chance, j'en avais parfaitement conscience, mais pourquoi pas après tout ? S'il ne m'avait pas tuée le première fois, il n'y avait aucune raison que cela ne change.
Ce matin là, le lendemain de "la grande révélation", je m'étais levée tôt, comme d'habitude désormais. J'avais assuré mon premier cour, puis j'avais eut le bonne surprise d'apprendre que j'étais libre comme l'air pour les trois heures suivantes, ma classe étant partie en vadrouille avec un prof de sciences. Il ne m'en fallut pas plus pour y voir un signe et pour que je me rende à la résidence Cullen.
On m'avait dit que le médecin habitait là avec sa famille, j'avoue que cela m'avait un peu déboussolée... Mais je m'étais jurée de ne pas faire tomber la couverture du médecin. Après tout, il était très humain comme monstre, j'en savais quelque chose. J'allais simplrment vérifié que ses enfants adoptifs n'arboraient aucune trace de morsures, sait_on jamais...
Je n'eus pas de mal à trouver, étant donné qu'il n'y avait qu'un seul chemin. Le moins que l'on puisse dire en tous les cas, c'était que Carlisle Cullen tenat à sa vie privée, loin qu'il était de tout.
J'étais curieuse de savoir comment il pouvait partager sa vie avec autant d'humain sans que personne ne remarque rien... Bon, à leur décharge, les êtres normaux ne possédaient pas de détecteur comme moi, alors après tout pourquoi pas... Je ne m'étais moi-même douté de rien pendant des heures ! Il est vrai aussi que je ne savais alors rien des vampires. Bénie soit l'ignorance...
A peine sortie de la voiture je compris mon erreur. L'odeur était insoutenable, et elle ne me laissait pas le moindre doute : je me trouvrais dans un véritable nid de vampires !

Je m'étais de nouveau concentrais sur la porte d'entrée qui me faisait face. C'était comme si je la voyais pour la première fois de ma vie... Ou plutôt de mon éternité.
Arriva ce qui devait arriver après tout. La voiture s'arrêta devant la maison. J'entendis ses freins crisser, puis le moteur se couper. A en juger par l'infime bruit que produisait le véhicule, son conducteur devait être aisé. Il devait apprécier les voitures de marque car seul ce type de véhicule était si silencieux. Je savais de quoi je parlais. Il suffisait de voir mon garage pour comprendre d'où me venait cette connaissance automobile. Qui plus est, Rosalie aimait nous briffer sur ce sujet. C'était l'experte de la famille. Elle avait des mains d'or pour la mécanique, faisant naître l'incompréhension chez son mari, surtout lorsque l'on connaissait l'ange Cullen. Rien chez ma fille adoptive ne laissait présager qu'elle aimait se salir les mains dans le cambouis. Ce n'était surtout pas ses ongles manucurés ou sa permanente qui était signe extérieur de cette passion. Et pourtant...
Un nouveau son me sortit de mes pensées. Une portière... Oui une portière venait de s'ouvrir et... Une odeur affola directement mes narines lorsque j'entendis les pas du conducteur sur le gravier. Oui vous avez parfaitement compris. Un loup se dressait face à ma demeure. Je ne comprenais pas vraiment, ce qui entraina un froncement de sourcils de ma part. Pourquoi un loup était délibérément venu chez moi? Qui plus est en voiture? Il s'était peut être perdu après tout. Je levais les yeux au ciel.

*Hé bien le pauvre. L'odeur ne va pas le décevoir. Il s'est arrêté à la meilleure maison qu'il soit pour lui.* Pensais-je ironiquement.

Je pris la décision d'inhaler une seconde fois, histoire d'affirmer mes propos. Mon odorat était peut être plus que développé par rapport aux humains, malgré tout, je pouvais toujours me tromper (ce qui était plutôt rare à dire vrai). Ce second souffle d'air ne put que confirmer ce que je pensais. C'était bien un lycanthrope. Par contre je pus ainsi m'apercevoir que je ne connaissais pas cette fragrance en particulier. J'allais faire une nouvelle connaissance. Et dire que j'avais cru une seconde que j'allais être encore seule pour la journée.

L'inconnu referma la porte du véhicule et je perçus un léger bip, indiquant qu'il venait de fermer ce dernier à clé. Ah les affres de la technologie. Plus besoin de clé pour fermer une portière. Une seule pression sur un bouton suffit à la fermer. Les êtres humains pouvaient être particulièrement stupéfiants parfois, inventant toutes sortes de choses pour simplifier la vie de tous les jours. Mais bon après réflexion, ces inventions pouvaient tout autant vous la rendre plus que pénible quand ces dernières ne fonctionnaient plus ou pas comme vous le désiriez.
Je n'entendais plus les pas humains de ce loup. Il devait surement observer la grande maison en forme de cube, ornementait de grandes baies vitrées sans protection, donnant immédiatement sur le vide et la forêt.

Profitant de ce moment d'inactivité de mon visiteur, je me mis à réfléchir à toute vitesse.

*Dois-je attendre dans la maison et me comporter comme une humaine? De ce fait donc, venir lui ouvrir lorsqu'il frappera? Oui dois-je aller directement à sa rencontre? Si c'est véritablement un loup il comprendra que mon odorat et mon ouïe m'ont permit de savoir que quelqu'un avait pénétré chez moi. Mais si je m'étais fais berner? Ou si dans le lot il y avait un humain et que mon comportement étrange fasse naître des doutes en lui?*

Nouvelle respiration...

*Non non, il n'y a seulement qu'une personne et c'est bel et bien un loup. Irréfutablement. Je reconnaitrais cette odeur entre mille. Normal pour un vampire soit dit en passant.*

Décidant de suivre mon instinct de vampire pour une fois, je respirais à nouveau pour éclaircir mes pensées. Je tournais la tête vers mon reflet, étant entourée de nombreux miroirs. J'essayais de paraître la plus humaine possible. Ma chemise violette, qui était rentrée dans ma jupe noire, prenait les formes harmonieuses de mon corps pâle. Ma jupe quant à elle arrivait au niveau des genoux, laissant apparaître uniquement mes mollets et mes chaussures à talons, qui me rehaussaient de quelques centimètres. Il fallait dire que je n'étais pas bien grande.

Je posais ma main gauche sur la poignée de la porte et l'ouvrit sur mon ennemie naturel. Je n'appréciais guère ce terme barbare. Ce n'était pas parce que c'était un loup que je ne pouvais aimer la personne qui se cachait en lui.
Ce que mon odorat ne put détecter, fut détecté par ma vision. C'était une louve. Enfin une femme pour le moment. Elle paraissait jeune. Je m'approchais d'elle, laissant la porte de chez moi entrouverte, ce qui eut pour effet de faire pénétrer de l'air frais dans la maison. Je vis mon interlocutrice frémir. L'odeur de vampires avait remplit ses narines.

Je lui souris chaleureusement et me permis de prendre la parole en première.
-Bonjour. Puis-je vous aider?
Ma voix cristalline se tût, laissant à mon invitée le temps de mettre les choses au clair dans sa tête.

J'observais d'un œil bienveillant (comme à mon habitude), ses cheveux flamboyants volaient sous l'action de la légère brise.
Elle me paraissait si fragile, si timide.

Il était plutôt rare que j'hésite à ce point sur la démarche à suivre.

*Comment ais-je pu être aussi naïve ! C'était logique qu'il vive avec d'autres vampires ! Des humains auraient remarqués à la longue !*

Ce que mon ignorance pouvait m'agacer ! C'était tout le problème avec mon nouvel univers : je ne savais pas à quelle source me fier. Essayez de taper vampire sur internet, ou loup-garou, vous verrez qu'il est complexe de savoir à quel saint se vouer...
Je suis une historienne. J'aime comprendre les tenants et les abouttissants, j'ai besoin de saisir le contexte, le cadre. Mon mémoire portait déjà sur les mythes et les discours, aussi je sais combien la réalité peut se voir déformée par le regard des Hommes, par leurs peurs, leurs envies, leur complexité.

Je n'eus pas le temps de désespérer plus avant sur ma frustration du profil historique des vampires et des loups puisqu'une femme apparut. L'odeur putride me sauta au visage et je me mis à respirer par la bouche, même si cela me colla aussitôt la nausée... Elle avança à vitesse normale, humaine en tous les cas, et n'afficha aucuns signes d'agressivité.

*Espérons qu'elle soit comme le docteur Cullen...*

J'étais naturellement sur mes gardes, mais je m'efforçais de sembler un minimum nature et surtout SURTOUT de ne pas grimacer à cause de l'odeur.

_ Bonjour, puis-je vous aider ?

Il n'était plus temps de remonter dans la voiture et de faire demi-tour, encore moins de faire le coup du "je me suis perdue" qui ne serait pas crédible plus d'une seconde.
J'hésitais un instant, puis ne pus que répondre...

_ Euh, bonjour, commençais-je toujours sur mes gardes. Ecoutez, euh... C'est un peu délicat comme situation alors ne tournons pas autour du pot. Je n'ai aucune intention de me montrer agressive si vous ne me donnez aucune raison de le faire.

Autant posez les choses de la façon la plus claire qui soit.

_ Je suis venue voir le docteur Cullen en fait, annonçais-je... Avant de préciser : Je ne lui veux aucun mal non plus !

Fouttue guerre ancestrale ou je ne savais quoi ! Si on m'avait dit un jour que je me présenterais à quelqu'un en lui précisant que je ne le tuerais pas tant qu'il n'en ferait rien...

Un léger rire cristallin m'échappa, lorsque j'entendis mon interlocutrice prononcer.
-Je n'ai aucune intention de me montrer agressive si vous ne me donnez aucune raison de le faire.
Stoppant mon rire, mais pas pour autant mon sourire bienveillant je lui répondais avec douceur.
-Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas avec moi que vous craigniez quelque chose. Ni avec aucun membre de cette famille d'ailleurs.

Je la regardais dans les yeux. Elle m'avait paru fragile, cependant elle n'avait pas l'air d'une personne qui se laisse démonter. Malgré tout, elle me donnait l'impression d'être quelque peu sur ses gardes. Quoi de plus normal après tout ? Un loup restera toujours un loup.

La louve face à moi m'informa de sa visite.
-Je suis venue voir le docteur Cullen en fait...
J'avais donc raison. Elle n'était pas Quileute et sa venue ici était poussée par un besoin bien précis.
Elle continua sur sa lancée.
-Je ne lui veux aucun mal non plus !
Je souris amusée, bien qu'une sensation de soulagement m'envahit.
-Encore heureux que vous ne désirez aucun mal à mon époux. Je n'aurais pu accepter l'inverse voyez-vous.

Heureusement que je me trouvais seule. Emmett n'aurait pas véritablement apprécié qu'un loup soit si proche de moi et de sa demeure.

-Veuillez m'excuser et de ce fait excuser mon mari, mais le docteur Cullen est absent pour le moment. Il travaille à l'hôpital de Forks. Il est parti il y a bien de cela trois heures maintenant. Mais je peux peut-être vous être d'une quelconque utilité ?

*Et dire que j'ai pu croire ne serais-ce qu'une seule seconde que cette pauvre fille se soit perdue et est atterrie chez moi. Rien qu'en sentant l'odeur, elle aurait filé à toute vitesse. Il n'y avait que quelque chose de précis pour la pousser jusqu'ici.*

Dans 99 % des cas, lorsqu'un loup désire rencontrer un vampire, ce n'est pas bon signe. Mais parfois, cela ne voulait rien dire et apparemment cette louve face à moi, faisait partie des 1 % de cas à ne pas vouloir de mal à une personne de mon espèce à l'immédiat, comme elle venait de me l'affirmer.

*Carlisle connaissait donc cette louve. Pour quelle (s) raison (s) ?*

Après tout, elle ne connaissait peut-être pas réellement Carlisle. On lui avait peut-être parlé de lui et elle avait besoin de son aide ?

*Pourquoi un loup aurait-il besoin d'un vampire ?* Pensais-je dubitative.

Je ne savais que penser.

*Mais que lui voulait-elle ?*

Nous étions éloignées l'une de l'autre de plusieurs pas humains. Elle était toujours à côté de sa voiture. Malgré mon envie de lui montrer que j'étais quelqu'un de bien et que je ne prêtais pas attention à cette rivalité ancestrale entre loups et vampires, c'était comme si une barrière invisible se dressait face à nous. Elle était inévitable. C'était dans nos gênes après tout.
Elle avait toujours l'air sur le qui-vive.
-Vous savez, je suis seule et vous n'avez strictement rien à craindre de moi.
Il me fallait la rassurer, lui faire comprendre que tout allait bien. Elle analysait tous les gestes que j'effectuais, toutes les paroles que je prononçais, cherchant surement ce que cela voulait cacher, alors qu'il n'y avait aucune arrière pensée.
Je décidai de me faire discrète et de ne plus parler jusqu'à ce que le moment approprié s'impose de lui-même. J'aurais pu également me rapprocher de cette inconnue pour lui montrer que je ne lui désirais aucun mal, mais elle pourrait le prendre avec méfiance, ce que je comprenais parfaitement.
Je me mis à compter mentalement les secondes qui s'écouleraient avant qu'elle ne reprenne la parole.
Je ne mettais toujours pas départie de mon sourire habituel.

A l'allure ou allait les choses, ce n'était pas demain la veille que nous bougerions. Qui plus est, le temps était en train de devenir pluvieux.

*15 secondes...* Comptais-je mentalement.

J'aurais pu l'inviter à rentrer dans ma demeure, mais j'avais bien peur que l'odeur lui soit insupportable. Si un violent accès de colère la prenait et qu'elle se transformait dans mon salon, j'allais être belle tiens.

-Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas avec moi que vous craigniez quelque chose. Ni avec aucun membre de cette famille d'ailleurs.

C'était toujours bon à savoir mais insuffisant pour que je sois rassurée. Après tout, comme dirait le Dieu de la médecine fictive, le grand Dr House : tout le monde ment. Pourquoi l'adage ne s'appliquerait-il pas aux vampires ? A la base, ils étaient humains après tout !
La réponse que me lança ensuite la vampire me laissa doublement dubitative.

-Encore heureux que vous ne désirez aucun mal à mon époux. Je n'aurais pu accepter l'inverse voyez-vous.

*Les vampires se marient ???*

-Veuillez m'excuser et de ce fait excuser mon mari, mais le docteur Cullen est absent pour le moment. Il travaille à l'hôpital de Forks. Il est parti il y a bien de cela trois heures maintenant. Mais je peux peut-être vous être d'une quelconque utilité ?

*Non mais sérieux, comment ils font pour passer à la mairie, quand ils demandent l'acte de naissance ?*

L'heure n'était pas aux débats loufoques sur le mariage, il s'agissait plutôt pour moi de savoir ce que j'allais répondre. J'étais venue pour poser des questions au docteur Cullen, et par là même confesser mon ignorance. C'était une chose de me confier au médecin, puisqu'il savait déjà mon inexpérience et puisque (je ne saurais jamais pourquoi) il m'inspirait confiance, s'en était une autre de le faire à une vampire inconnue.
Mon regard se posa malgré moi sur la villa. Etant donné la taille de la baraque, ils pouvaient tout aussi bien être douze à s'y dissimuler que je n'en saurais rien. L'odeur alentour était tellement tenace que cela tenait du miracle que je n'ai pas encore rendu mon petit-déjeuner ! Mes sinus étaient tellement infectés que je n'aurais pas pu déterminer la fraîcheur des pistes... En admettant une quelconque habilité à la traque.

*Même les lapins arrivent à me semer...*

C'était lamentable, oui, je sais...

-Vous savez, je suis seule et vous n'avez strictement rien à craindre de moi.

Visiblement j'étais également dépourvue de toute discrétion... Me focalisant à nouveau sur la vampire, je cherchais sans trouver ce que je pouvais bien lui dire. Ayant conscience des limites de mes talents de menteuse, j'optais pour une réponse partiellement véridique.

_ Oui. Désolée, c'est un... Réflexe.

Je lui lançais un léger sourire d'excuses, quoi que crispé.

_ J'ai rencontré votre... Mari à Seattle. Comme j'ai appris qu'il était de retour dans les environs je voulais simplement le saluer et discuter un peu.

Etait-ce seulement crédible ? Je n'e n avais pas la moindre idée.

_ J'aurais dû me douter qu'il ne serait pas ici en journée, je suis un peu à l'Ouest quelques fois. Dites-moi, il n'aurait pas un numéro de téléphone portable où je pourrais le joindre, histoire de convenir d'un rendez-vous ?

*N'importe où ailleurs mais pas ici ! Je vais avoir besoin d'une douche tellement ça pue !*

Je souris, légèrement amusée.
-Oui. Désolée, c'est un... Réflexe.
-Mais ce n'est rien. Je comprends tout à fait.

-J'ai rencontré votre... Mari à Seattle.
Entendre cette phrase m'arracha un soupir, qui eu don d'inquiéter mon interlocutrice je le vis. Non que je sois jalouse, mais cette dernière me rappela un moment de ma vie que je voulais oublier à tout prix. Il était si proche. Certes le dénouement avait pris une tournure heureuse, mais il m'avait marqué au fer rouge. Depuis l'anniversaire de Bella, tout bonheur s'était évaporé de moi. Nous avions du précipitamment quitter Forks et ses verts pâturages, après l'incident avec Jasper. J'avais bien cru ne plus jamais revoir mon fils Edward... Mais maintenant que la normalité des choses avait repris le dessus, je décidais de chasser ce cauchemar de mon esprit et de me reconcentrer sur ma visiteuse.

-Je voulais simplement le saluer et discuter un peu.
Je souris aimablement.
-C'est gentil de votre part.
C'était là Carlisle tout craché. Avoir dans ses amis ou du moins ses connaissances, un loup.

*Pourquoi n'était-elle pas allez le voir directement à l'hôpital ?*

-Si je puis me permettre, vous avez rencontré mon mari à l'hôpital de Seattle ?

J'étais quelque peu surprise.

*Une louve était allé voir intentionnellement un vampire ?*

-Vous a t-on conseillé le docteur Cullen en particulier ? Ou êtes-vous allez le voir de vous-même ? Je me permet de vous poser la question car je suis légèrement surprise qu'un loup consulte un vampire. Car même si on ne le sait pas, le loup sent au moins l'odeur vampirique.
Je ne lui demandais pas précisément pour quelle raison elle avait rencontré Carlisle.
Mon visage était neutre de tout sentiment, bien que je sois assez indécise en moi.

-Dites-moi, il n'aurait pas un numéro de téléphone portable où je pourrais le joindre, histoire de convenir d'un rendez-vous ?

*Est-il concevable de donner à un lupin le numéro de portable d'un vampire ?*

Je souris amusée par cette pensée et préférait lui donner le numéro de téléphone de la ligne directe de Carlisle à l'hôpital.
-Si vous le permettez, je préfère vous donner sa ligne directe à l'hôpital. Ce sera... Plus simple.
Après tout, je ne connaissais pas cette femme. Elle prétendait peut-être ne lui vouloir aucun mal, mais elle pouvait mentir. Qui n'a jamais osé mentir dans sa vie ? Et même si Carlisle était toujours en vie après leur rencontre à Seattle, je ne savais ce qu'il s'était passé ce jour-là.
-Je vais vous le noter sur un papier. Ne bougez pas, je suis là dans deux secondes.
Je me retournais pour me mettre à courir à vitesse vampirique, quand je fis volte-face.
-A moins que vous ne vouliez rentrer.
Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire. Je savais parfaitement que la louve qui se trouvait dans le corps de cette humaine allait tout bonnement refuser.
Je lui souris.
-J'arrive.

Je me mis à courir jusqu'à l'intérieur et pris mon calepin et mon crayon pour écrire le numéro de téléphone de la ligne personnelle de Carlisle. Je le connaissais par coeur. Deux secondes plus tard, j'étais à nouveau face à cette inconnue et lui tendait le morceau de papier. Auparavant je n'avais jamais été aussi proche d'elle et nos odeurs se mélangèrent.
-S'il ne répond pas, ce qui m'étonnerait fortement le connaissant, essayait de le voir à l'hôpital. Ou sinon repassait ici en fin de journée, il sera là. Pour le numéro de portable, je préfère encore que ce soit lui qui vous le donne.
Mon bras était légèrement tendue vers elle pour lui donner le papier. Au moment où elle approchait le sien, je sentis une odeur familière.

La question était pertinente : pourquoi un loup consulterait-il un vampire ? Un loup malade, au sens propre comme au figuré, un loup ignare, un loup... Idiot ! Je ne pus m'empêcher de sourire. Après tout, iln'y avait visibement aucune raison de me méfier. D'ailleurs, mon corps se détendit, au moins un peu...

_ En fait, je ne savais pas encore ce que j'étais, à croire que le hasard fait parfois bien les choses. Le hasard ou autre chose, cela dépend de vos convictions... En tous les cas, seul votre mari aurait pu m'aider et il l'a fait. J'ai bien noté l'odeur mais je ne svais pas encore...

En retard, je remarquais ce que je venais de dire et que précisément celà pouvait être pris comme une insulte. Je me repris aussitôt en espérant que le mal n'était pas fait...

_ Excusez-moi... Je ne voulais pas sous-entendre que votre mari... Enfin...

En une demie secone, je virais éclarlate, avant de rire à nouveau, soulagée de voir qu'elle ne prenait pas mal mon écart de langage.

_ Je crois que j'ai encore quelques progrès à faire en matière de diplomatie...

La jeune femme concéda de me donner ensuite le numéro direct de l'hôpital, qu'elle partit chercher en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. J'avais rarement vu de vampires en action à dire vrai, et je ne souhaitais pas forcément remettre le couvert (si on me passe l'expression !).
Bluffée, je la vis disparaître et revenir. Par réflexe, mon corps prit une position défensive et sembla sur le point de se transformer. J'eus toute les peines du monde à me contenir, mais je me mis à trembler, malgré moi. L'instant d'après je reprenais le contrôle.

-S'il ne répond pas, ce qui m'étonnerait fortement le connaissant, essayez de le voir à l'hôpital. Ou sinon repassez ici en fin de journée, il sera là. Pour le numéro de portable, je préfère encore que ce soit lui qui vous le donne.

Ce que je pouvais parfaitement comprendre soit dit en passant § Je tendais mon bras pour saisir le papier, mais lorsque mes doigts se refermèrent j'étais en l'air. Oui en l'air ! Vous n'y comprenez rien, je sais, moi non plus. Dans un fracas plutôt impressionnant, j'atterris (si l'on peut dire ) à même le sol. L'allée des Cullen était composée de graviers, et les graviers ça fait plutôt mal croyez-moi !
L'instant d'après j'étais louve. Décidément, je gagnais en rapidité ! Cette fois ça avait presque été instantané ; réponse instinctive à l'assaut que je venais de subir. Le coup était venu du côté, je n'avais rien vu venir, trop concentrée que j'étais sur la femme du Dr Cullen. Je secouais ma tête, un éclair de douleur transperça mon corps. Je grognais sourdement.
Tous mes sens se mirent en ébullition et autant dire que ce ne fut pas là une excellente chose ! L'odeur aurait pu me faire vomir ; elle me fit hurler. L'instinct animal me fit me remettre sur mes pattes et mes yeux me permirent de distinguer non pas une mais deux silhouettes.
Je me tapis, aux aguets, et je grognais d'un ton menaçant cette fois. Pour le coup, je regrettais de ne pas avoir de meute, parce que la partie serait serrée. Mais je me savais rapide, au pire des cas, je pourrais au moins en éliminer l'un des deux !
Mais bon sang, comment avais-je été aussi naïve ?

Emmett rentrait de cours.
Bon admettons, Emmett revenait après avoir séché un cours. Nous savons tous comment les choses avaient ml tournées, et c'était précisément ce pourquoi il avait à nouveau séché les cours. Emmett voulait passer un peu de temps, seul à seul, avec Esmée, histoire de tenter de réparer les dégâts. La tâche commencerait par Esmée, et ensuite seulement il s'attacherait au patriarche Cullen.
En quittant le lycée, le vampire était passé chez le fleuriste et avait pris un gigantesque bouquet. Après tout, autant mettre toutes les chances de son côté ! Il avait prévu de passer l'après-midi à bricoler avec sa mère adoptive, puisqu'elle aimait par dessus tout à réparer de vieilles bâtisses. Emmett, pour sa part trouvait cela on ne peut plus ennuyeux, mais bon, que ne ferait-on pas pour les gens qu'on aime ?
Ce qu'on fait avec certitude par contre, c'est les protéger.
Le sang d'Emmet ne fit qu'un tour et la scène sembla se dérouler au ralentit sous ses yeux. Le vampire mit une bonne seconde à comprendrece qu'il se passait. Esmée avait fui une jeune femme, qui se tenait devant la maison, avant de revenir. Le vent tourna et une odeur putride frappa les narines du vampire.

*Une louve !*

Et une louve qui se préparait à l'attaque en plus, à en juger par la posture qu'elle prit : bien appuyée sur ses jambes, légèrement courbée en avant, prête à bondir sur l'inconsciente Esmée qui lui tendait quelque chose. Il n'en fallut pas plus au vampire !

Dans le clan Cullen, c'est incontestablement Edward le plus rapide et Jasper le plus agile, mais Emmett était un chaseur né, et il possédait incontestablement la force. Sa force il s'en servit ! Après avoir lâché son bouquet de lys, Emmett fonça droit sur la jeune louve qui, si elle n'était pas encore transformée en gros tas de poils puant, menaçait incontestablement sa mère.
Esmée était beaucoup trop confiance, et naïve, mais son plus jeune fils ne donnait pas dans le détail. Tel un troupeau de bronthozores incarné en un seul être, il chargea l'inconnue tandis que son bras se levait. Avant que l'intruse ne touche Esmée, Emmett l'envoya voler à plusieurs mètres et la regarda s'écraser piteusement sur les graviers.

*Pas douée le chien !*

En moins d'une demie seconde, une louve se tenait devant eux. D'instinct Emmett se plaça entre Esmée et le danger, faisant rempart de son corps qui se préparait déjà à l'assaut. La louve était relativement petite, plus petite que ce qu'il avait jamais vu. Elle était tricolore, à dominante sur le roux.

*C'est marrant, c'est comme ses cheveux*

C'était bien Emmett ça ! Une pensée loufoque dans un moment pareil... Mais il se reprit aussitôt. La louve grogna et se prépara visiblement à attaquer. Emmett tendit un bras en arrière, histoire de maintenir sa mère derrière lui.

_ Tu vas courir le plus loin possible, murmura-t-il tout bas pour que seule Esmée ne l'entende. Ne discute pas ! Je la tiendrais à distance, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, mais si tu restes, tu me déconcentreras...

Le vampire ne l'aurait jamai avoué, mais il n'était pas certan à 100% d'avoir le dessus, aussi souhaitait-il ne prendre aucun risque !

_ Esmée, je t'en prie ! supplia-t-il tandis que l'inconnue poilue grognait de plus belle...

Je vis pour la première fois depuis l'arrivée de cette jeune femme, un sourire sur son visage parsemé de tâches de rousseur. Elle me répondit d'elle-même aux questions que je me posais, sans oser les dire à voix haute.
-En fait, je ne savais pas encore ce que j'étais...

*Voilà pourquoi elle s'est rendu dans un hôpital et qu'elle n'a pas fait demi tour lorsqu'elle s'est aperçut qu'il y avait un vampire dans ce bâtiment.*

-D'accord je comprends.
-En tous les cas, seul votre mari aurait pu m'aider et il l'a fait. J'ai bien noté l'odeur mais je ne savais pas encore...

*Carlisle aime tant aider son prochain.*

-Excusez-moi... Je ne voulais pas sous-entendre que votre mari... Enfin... Je crois que j'ai encore quelques progrès à faire en matière de diplomatie...
Je souris amusée.
-Ne vous inquiétez pas, c'est compréhensible. Les débuts ne sont jamais faciles. Croyez-moi.
Je me rappelais mes débuts en tant que vampire nouveau-né. Il avait été dur pour moi au départ de me contrôler, de contrôler ma soif de sang, de ne plus être attiré par le sang humain. Encore aujourd'hui c'était chose difficile.
Je trouvais cette jeune femme charmante et amusante même.

Étant doté d'une vision plus que parfaite, je vis les tremblements de mon interlocutrice lorsque je revins à ses côtés. J'avais hésité entre le fait de marcher normalement, comme un être humain, ou comme un vampire. J'avais opté pour la deuxième solution et je savais que cella pouvait la choquer.

*Encore heureux qu'elle se soit contrôlée.*

Dans la seconde qui suivit, je sentis les doigts chaud de la jeune louve se refermer sur moi. Pourtant le bout de papier tomba au sol, déchiré en deux. Je regardais perplexe, la demoiselle qui se trouvait maintenant en l'air et non plus sur ses pieds. L'odeur qui avait emplit mes narines était celle de mon fils Emmett. Ce dernier s'était précipité sur elle, le bras en l'air. Une fois attrapé, il l'avait immédiatement envoyé sur l'allée de graviers. Je fis une grimace. Tout se passait tellement vite. Un être humain n'aurait rien vu, mis à part une scène floue.
L'humaine n'était plus. Elle venait de faire place à son côté bestial. Une louve se trouvait devant mon fils et moi-même. Cette dernière poussa un grognement à nous déchirer les tympans.

J'avais réussie tant bien que mal à apaiser cette femme avec mon caractère calme et voilà que tous mes efforts s'étaient écroulés en une demie seconde.
C'était bien Emmett tout craché ça. Dès qu'il croyait un membre de sa famille en danger, il accourait pour le protéger. Il ne cherchait pas à connaître les raisons, il fonçait dans le tas, sans se poser trop de questions futiles.

J'entendis le faible murmure de mon fils m'ordonner, mais c'était pour mon bien.
-Tu vas courir le plus loin possible... Ne discute pas ! Je la tiendrais à distance, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, mais si tu restes, tu me déconcentreras...
Je me mis également à murmurer.
-Emmett... Elle n'est pas ce que tu crois. Enfin si mais...
Ce dernier me coupa la parole.
-Esmée, je t'en prie.
J'entendis les grognements de la louve se faire de plus en plus menaçant. Ma voix reprit son volume normal. Je lui parlais comme s'il n'y avait pas eu transformation.
-C'est mon fils. Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Aucun membre de cette famille ne vous fera le moindre mal.
J'essayais de me dégager de l'emprise d'Emmett, d'enlever son bras, mais il était tellement plus fort que moi, que je ne le fis à peine bouger que de quelques millimètres.
-Emmett, elle connaît Carlisle. Tout va bien. Écoute moi... S'il te plaît. Elle n'allait pas m'attaquer. J'étais en train de lui donner un bout de papier. Chéri... !
Je ne sais par quel miracle je réussis à tirer sur le bras d'Emmett, mais je m'approchais de la louve. Cette dernière me grogna fortement dessus et je réalisais un saut en arrière et atterrissais délicatement sur les pieds, légèrement courbée.

S'il existait un diplôme pour ceux qui ont l'art de mettre tous seuls dans la panade, je crois que je pourrais en reporter le premier prix mondial avec une bonne longueur d'avance !
Non mais sérieusement, si je m'étais levée ce matin en me demandant quelle serait la chose la plus stupide que je pourrais faire, aller me jeter dans un nid de vampires aurait pu être une possibilité. A présent, j'étais dans ledit nid, et je faisais face à deux vampires. La situation était critique...

*Ce n'est pas comme si tout le monde t'avait mise en garde contre les vampires, et comme si on t'avait dit de te tenir à distance ! *

Il fallait que je me calme et que je réfléchisse. Que j'analyse la situation. Que je ne laisse pas la bête dominer, sans quoi je foncerais tête baissée sur eux et me ferais sans aucun doute déchiqueter.

*Une seule morsure et tu es morte... me rappelais-je. Très encourageant !*

La femme dépassait àa peine du mastodonthe, mais je l'entendais protester, expliquer, tenter d'apaiser les choses. Un malentendu ? Ou une nouvelle entourloupe ! Tout ceci n'avait rien de logique : le Dr Cullen était un gentil, c'était lui le chef ici à ce qu'on m'en avait dit, et sa femme avait été adorable jusqu'à présent. Donc, soit je m'étais trompée et Carlisle ne dirigeait rien, soit celui qui m'avait attaqué été l'idiot du clan et il avait laissé son cerveau aux vestiaires auquel cas il pouvait en effet s'agir d'un malentendu, soit...

-C'est mon fils. Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Aucun membre de cette famille ne vous fera le moindre mal.

Si les loups pouvaient rire, c'est certainement ce que j'aurais fait en cet instant ! J'émis un son, mais j'aurais toutes les peines du monde à vous le décrire, entre le grognement, le jappement, et l'aboiement. E fait, je trouvais ironique qu'elle s'adresse à moi ainsi. Que croyait-elle donc ? Que lorsque je devenais louve j'oubliais tout ce qu'on avait pu me dire ? Ou que je devenais brusquement stupide ? En tous les cas pour le "on ne vous fera pas de mal" elle pouvait repasser ! J'avais déjà mal !

*Quelle chochotte ! T'as la guérison presque instantanée et tu ne sens presque plus rien...*

- Emmett, elle connaît Carlisle. Tout va bien. Écoute moi... S'il te plaît. Elle n'allait pas m'attaquer. J'étais en train de lui donner un bout de papier. Chéri... !

La vampire s'approcha de moi un peu trop rapidement à mon goût et je grognais par réflexe en trépignant sur place, mon corps luttant contre mon esprit rationnel, mais ce fut tout juste si je ne lui sautais pas à la gorge. L'autre manqua lui aussi de me sauter dessus. Cette fois je jappais à son encontre, ce qu'il n'apprécia pas. Je voulais le mettre en garde tout en concluant intérieurement que toute tentative de fuite était exclue ; ils étaient deux et plus rapides que moi. De plus, ils étaient infatiguables, et pas moi.

*De toute façon je n'abandonne pas ma bagniole ! Elle est neuve !*

-C'est mon fils. Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Aucun membre de cette famille ne vous fera le moindre mal.

Voici qu'Esmée souhaitait faire la conversation au toutou ! Emmett leva les yeux au ciel durant une demie-seconde. L'heure n'était pas à la diplomatie. Le vampire aurait préféré que sa mère adoptive lui obéisse, pour une fois, bien qu'il n'avait pas véritablement cru qu'elle le ferait. "Têtu" aurait pu être synonyme de "Cullen"...
Et Emmett était bien un Cullen ! Aussi lorqu'Esmée tenta de se dégager, il maintint fermement son emprise, prenant cependant soin de ne pas la blesser. Emmett avait toujours eut peur de mal maîtriser sa force, et de blesser les gens autour de lui. C'était déjà le cas lorsqu'il était humain, puisque la tranformation en vampire ne change pas les carrures naturelles des personnes.

*C'est pour ça que Jazz est une crevette et Edward aussi !*

Emmett avait toujours été fort... Et gourd en un sens. D'ailleurs la maladresse Emettienne n'avait rien de légendaire, et c'était encore pire depuis qu'il était devenu vampire. Les Cullen avaient cessé de tenir les comptes des objets brisés, fêlés ou carément pulvérisés par ses bons soins, quoiqu'involontaires la majeure partie du temps. Enfin bref, pour faire court : Emmett était doté d'une grande force et, parfois, il en maitrisait mal l'usage ; mais en cet instant, elle lui était bien utile pour empêcher Esmée d'approcher la louve furieuse !

- Emmett, elle connaît Carlisle. Tout va bien. Écoute moi... S'il te plaît. Elle n'allait pas m'attaquer. J'étais en train de lui donner un bout de papier. Chéri... !

*C'est Carlisle tout craché ça ! Faire ami-ami avec un sac à puce ! Chacun sa niche bon sang ! Elle n'a rien à faire ici, connaissance ou pas !*

_ Elle allait te sauter à la gorge, je l'ai vu ! Es...

Elle venait de lui échapper, mais à peine s'était-elle avancé qu'elle recula, prudente. La louve avait hésité à l'attaquer, Emmett saisit la balle au bond et se replaça devant sa mère en lui décochant un regard noir.

_ Tu sais bien qu'on ne peut pas faire confiance à ses animaux ! rugit-il en fixant à nouveau la louve. Tu vois bien qu'ils sont complètement instables ! Maintenant va-t-en, je m'occupe de congédier le chien ! J'essayerais de ne pas trop l'amocher...

Ledit chien n'apprécia pas la remarque et perdit le contrôle. Emmett, qui avait anticipé la réaction, envoya à nouveau voler l'inconnue qui, cette fois, aterrit sur ses pattes.

_ En progrés le toutou, bravo, tu arrives à tenir sur tes papattes ! Tu veux un os en récompense ou jouer à la baballe te suffira ?

Un grognement lui répondit, mais Emmett ne se laissa pas intimider. Au contraire, ce petit jeu commença à lui plaire. Il avait besoin de se défouler depuis un moment, et c'était là un moyen inespéré. Rien de tel que le combat pour qu'un homme évacue sa tension, sauf qu'il faut trouver les adveraires adéquats. Jasper et Edward trichaient sans cesse avec leurs dons, là au moins ça serait spontané, équitable et... Dangereux. Mais que serait la vie sans une pointe de danger ?

_ Allez viens... Viens voir tonton Emmett pour te prendre une raclée... Je vais t'apprendre à respecter le territoire des autres moi !

Ils étaient tous les deux sur le point de s'élancer. Le vampire n'avait aucune intention de mordre la louve, mais après tout, il pouvait bien l'amocher un peu, ces créatures de malheur guérissaient vite disait-on... Emporté par un trop plein de colère refoulée, le fils Cullen oublia totalement sa mère, qui se tenait juste derrière lui...

-Emmett si Carlisle apprends ça, il ne sera pas véritablement enchanté.
-Tu vois bien qu'ils sont complètement instables !
-Tout comme nous pouvons l'être nous autre les vampires. C'est normal que tu réagisses de cette manière, les loups sont nos ennemies naturels et tu as un fort caractère qui plus est. Et c'est la même chose pour cette louve. Nous sommes ses ennemies. Nous sommes pareils au fond.

Je vis Emmett envoyer la louve à quelques mètres de nous. Je savais parfaitement bien que ma constatation sur nos points communs ne lui avait pas fait plaisir, loin de là. Mon fils venait de faire une remarque qui n'avait pas plus au lupin, ce qui l'avait fait s'approcher de nous.
-En progrès le toutou, bravo, tu arrives à tenir sur tes papattes ! Tu veux un os en récompense ou jouer à la baballe te suffira ?
Je levais les yeux au ciel.
-Emmett comment veux-tu qu'elle se calme si tu lui lances des piques de cette manière ?
J'aimais mon fils adoptif par-dessus tout et j'aurais fait tout mon possible pour le protéger du danger, mais parfois il pouvait se montrer immature. Têtu il l'était. Quand le vampire le plus fort de la famille avait quelque chose en tête, il était dur de lui faire voir monts et merveilles. Aucun mot, aucune action ne le déstabilisait.

-Je vais t'apprendre à respecter le territoire des autres moi !
-Écoute moi ! Elle n'est pas au courant du traité. C'est une jeune louve qui se connait à peine. Elle a des questions à poser à ton père. Si elle est ici, ce n'est pas en tant qu'ennemie. Elle a cru bon de venir en ce lieu.
J'empoignais le bras de mon fils avec toute la force dont j'étais capable pour qu'il ne bouge pas.
-S'il te plaît. Je dois également te protéger.
Je prononçais ma dernière phrase avec tristesse. Je ne sus pourquoi, mais j'avais peur que mon fils soit en danger, même en face d'une jeune louve.
-Tu sais très bien qu'ils ne se contrôlent pas lorsqu'ils sont jeunes. Encore qu'elle me prouve le contraire.

*Comme nous.* Pensais-je.

Cette fois-ci je m'adressais à la louve.
-S'il vous plaît croyez-moi. Avez-vous eu un doute sur ma sincérité lorsque nous étions seules à seules ? Je n'ai rien fais qui vous ait permis de douter. Mon fils a seulement cru que j'étais en danger. Il ne souhaite que me protéger. Dans un certain sens c'est normal. Il subsiste toujours un doute, mais vous avez l'air d'être quelqu'un de bien.
Je sentis sous ma main gauche, le corps d'Emmett se raidir encore plus.

Je me mis à murmurer à l'intention de mon fils.
-Désires tu à nouveau une dispute entre toi et moi ? Crois tu que si je te dis haut et fort qu'elle ne m'a voulu aucun mal je te mentirais ? Tu sais très bien que je te dis toujours la vérité. Si tu ne m'écoutes pas, je me rapproche d'elle. Le plus près possible.
Si les mots ne fonctionnaient pas, il fallait utiliser le chantage. Ça marchait à coup sûr.

*Pourvu qu'Emmett ne se mette pas à grogner. Cette louve ne serait que trop tentée d'attaquer cette fois.*

Voyant que mon fils ne réagissait pas à mes paroles, je décidais de rajouter les gestes aux mots. Je me mis à lui lâcher le bras et me montrais à la louve en furie. Je mentirais si je disais que j'étais à cent pour cent sereine. J'étais peut-être certes plus agile et rapide que ce loup, mais ces derniers pouvaient être parfois impressionnant de vivacité. Un peu comme un jeune chiot à vrai dire. Je la regardais intensément dans les yeux. Il ne fallait en aucun cas que je quitte ne serais-ce qu'une seconde son regard. Je m'approchais délicatement d'elle. Je savais parfaitement bien qu'Emmett ne tarderait pas à rentrer en action, trop pressé qu'il en était de finir avec cette créature.

*Si Carlisle me voyait en cet instant, il ne serait pas fière de moi et me protégerait à coup sûr, comme le fait Emmett.*

Je ne pouvais que comprendre mon fils après tout.
A présent, je me trouvais entre un vampire qui n'avait qu'une envie, celle de se défouler et une louve qui était devenue folle de rage. Tout deux étaient plus grands que moi. Je n'étais malgré tout pas impressionnée. Je savais me défendre quand même.

*Une fois tout cela terminé, Emmett va prendre mon rôle et me faire la leçon le connaissant.*

Subitement, je me mis à rire, d'un rire léger. Vous allez me dire que le moment n'était pas du tout approprié et je vous répondrais que oui. C'était peut-être nerveux. Ou une façon de déstabiliser les deux camps pour apaiser les mœurs.
Reprenant mon sérieux tout en gardant mon sourire, je m'adressais une nouvelle fois à la louve.
-Et si tout le monde se calmait et que vous vous retransformiez histoire de finir ce que nous étions en train de faire ?
Dans la vie, il fallait parfois oser réaliser des choses folles. Et c'était exactement ce que je venais de faire.

-Tout comme nous pouvons l'être nous autre les vampires. C'est normal que tu réagisses de cette manière, les loups sont nos ennemies naturels et tu as un fort caractère qui plus est. Et c'est la même chose pour cette louve. Nous sommes ses ennemies. Nous sommes pareils au fond.

*Mais bien-sûr ! Pareils au fond ? Je ne suce le sang de personne moi ! Tout au plus j'ai tué quelques lapins... Quand j'arrivais à les attrapper...*

-En progrès le toutou, bravo, tu arrives à tenir sur tes papattes ! Tu veux un os en récompense ou jouer à la baballe te suffira ?

Là ce fut un hurlement que je lançais, de rage, de frustration, et bien d'autres choses encore !

-Emmett comment veux-tu qu'elle se calme si tu lui lances des piques de cette manière ?

Trop tard, je m'élançais déjà... Quand on est loup, il est des choses qui ne se maîtrisent pas et la rage en fait partie. Si vous êtes suicidaires, ou simplement fous, vous pouvez provoquer un loup, mais cela se fera à vos risques et périls !

*Bon naturellement, si je ne me prenais pas la pâtée ma menace sous-entendue serait plus efficace...*

Je retombais sur mes pattes, satisfaite cette fois, mais mon envie d'entamer la danse de la victoire fut sévèrement calmée par la remarque acidulée du vampire qui venait de m'infliger un sérieux revers. Je les fixais de nouveau tandis qu'ils discutaient l'air de rien... Enfin l'air de rien, façon de parler, la vampire suppliait le vampire de s'apaiser. Je soupirais profondément. Si elle ne souhaitait pas se battre avec moi, c'était parfait, elle n'avait qu'à décamper ! Pour ma part, j'avais bien envie de donner une raclée à cet arrogant de suceur de sang !

*Je commence à en avoir marre qu'on me manque de respetc ! Je suis une louve nulle, soit, mais j'ai mon orgueil !*

Mais contrairement à mon souhait temporairement en liste de mes préférences, la vampire s'avança, visiblement pour provoquer son congénère. Dire que cela me laissa dubitative serait un euphémisme, mais ce n'était rien en comparaison avec ce qui suivit. D'un coup, elle se mit à rire.

*Ok je suis tombée à l'asile ! Après simplet voici Mme crise de nerf ?*

Parce que c'était naturellement un rire aux accents nerveux. Je ne sais pas si cela se vit sous ma forme lupine, mais j'arquais les souricls, en gardant un oeil attentif sur l'autre idiot derrière.

-Et si tout le monde se calmait et que vous vous retransformiez histoire de finir ce que nous étions en train de faire ?

Je jappis d'incrédulité en la regardant, puis je me tournais longuement vers le vampire et je grognais quelques secondes, juste histoire de faire passer le message.

*Hors de question de reprendre forme humaine, et donc vulnérable, face à cet idiot !*

Après une longue minute à fixer le vampire, je fis un mouvement de tête sur la droite, si toutefois ma requête manquait encore de clarté. L'air de rien, je m'assis, pour leur signifier que j'attendais le départ du gros bras.

_ Emmett si Carlisle apprends ça, il ne sera pas véritablement enchanté. C'est normal que tu réagisses de cette manière, les loups sont nos ennemies naturels et tu as un fort caractère qui plus est. Et c'est la même chose pour cette louve. Nous sommes ses ennemies. Nous sommes pareils au fond.

Se faire insulter est toujours désagréable, mais ça l'est plus encore lorsque cela provient de sa propre mère. Bien-sûr, du point de vue d'Esmée, elle ne l'insltait pas, mais tout de même ! Le comparer à un loup, comment pouvait-on qualifier cela ?

*Je ne suis pas un sac à puces incontrôlable ! J'ai de la classe, moi... Enfin quand je veux quoi ! *

_ Écoute moi ! Elle n'est pas au courant du traité. C'est une jeune louve qui se connait à peine. Elle a des questions à poser à ton père. Si elle est ici, ce n'est pas en tant qu'ennemie. Elle a cru bon de venir en ce lieu. S'il te plaît. Je dois également te protéger.
Cette fois s'en était trop ! Emmett répondit du tout au tout, piqué au coeur de son orgueil de mâle de la maisonnée.

_ Esmée ! grommela-t-il (estimant qu'un "maman" serait moins pertinent pour l'instant). Je peux m'occuper d'un sac à puce prépubère quand même !

Mais elle ne l'écoutait plus et parlait au chien en question, avant de surprendre Emmett par... Un rire, oui un rire ! Si le vampire n'avait pas été tellement hors de lui, il aurait pu demeurer bouche-bée, mais il avait besoin, bien trop besoin de se battre.

*Promis ! Je ne lui ferais pas vraiment de mal ! En plus ça lui fera de l'entraînement ! C'est pour son bien au fond...*

_ Et si tout le monde se calmait et que vous vous retransformiez histoire de finir ce que nous étions en train de faire ?

*Ne le fais pas, ne le fais pas, ne le fais pas, je n'aurais plus de raison de passer mes nerfs ! Allez le toutou, ne le fais pas !*

Les loups ne sont pas télékinésistes, heureusement que le vampire le savait sans quoi il aurait pu croire que celle qui lui faisait face l'avait entendue. Elle commença par soutenir son regard, pendant un long moment.

*Tu as du cran, j'aime ça... *

Ce qui rendait un combat avec elle d'autant plus tentant ! Mais avec Esmée qui calmait le jeu ainsi, ça devenait de plus en plus hypothétique !

*Quelle rabat-joie ! On ne peut vraiment plus s'amuser...*

La louve fit un signe de tête et Emmett saisit enfin ses intentions. Il lança entre ses dents serrées, d'un ton implacable et définitif.

_ Tu veux que je m'en aille ? Hors de question le loup, je ne vais pas te laisser seule avec ma mère pour que tu l'attaques par derrière. Je sais de quoi vous pouvez être capables, alors cesse de rêver tout haut !

Il capta un regard noir d'Esmée, ce qui le fit soupirer profondément. A contre-coeur, il ajouta néanmoins.

_ Si tu te retransformes, je ne te ferais aucun mal. Je ne suis pas un lâche, moi. Et puis, Je n'aime pas particulièrement m'en prendre aux poids plumes, surtout aux rouquines. Ca porte malheur dit-on...

Où avait-il était cherché cela ? Dans un temps très lointain où l'on croyait encore, plus ou moins, que les rousses étaient des sorcières... Les superstitions ont la vie dure, et la clichés plus encore !